lundi 13 janvier 2014

Le potentiel inexploité du Web

La 3D immersive connectée, en ce qu’elle réalise les possibilités du co-browsing (la navigation conjointe de plusieurs internautes interagissant sur un même site Web) est certainement appelée à redéfinir et à structurer le web du 21e siècle.
Avec le web 3D immersive la notion de “site” prend enfin en compte toutes ses dimensions et, en toute logique, en premier lieu par rapport à la spatialisation et à la projection des repères géographiques auxquels notre espèce humaine est habituée et limitée par son équipement psycho-sensoriel.
Le web 2D traditionnel est plat. Sa profondeur illusoire ne réside que dans notre bonne foi à passer d’un écran à l’autre par hyperliens en nous payant d’un vocabulaire valorisant et  trompeur (surfer, etc., toute la ribambelle de métaphores océaniques ou technicistes).
  

Le web sera bientôt dépassé

  
Le web est pour moi aujourd’hui une des choses les plus ringardes qui soit en ce début de troisième millénaire. Il n’est en vérité que l’hypertrophie d’une encyclopédie Quid, proposant surtout un nouveau mode de feuilletage, saupoudré d’un peu de télé et de radio. Même si elle est masquée, la logique du codex, celle de l’empilement (par exemple, des pierres sur les premières sépultures humaines) reste sous-jacente.
Le web 3D immersive, qui depuis plusieurs années se développe en open source, permet au contraire à l’internaute de ne pas rester en surface des pages-écrans, mais, de passer virtuellement de l’autre côté de l’écran, comme la jeune Alice de Lewis Carroll de l’autre côté du miroir.
Projeté par l’intermédiaire d’un avatar anthropomorphe, doté de sa pleine personnalité et de ses capacités de déplacements et de communication verbale et écrite, dans des structures similaires aux environnements qu’il fréquente habituellement, l’internaute se retrouve relié et confronté à une communauté de semblables. Dans ces nouveaux territoires de socialisation, l’ensemble des dispositifs et des ressources du web 2.0 sont accessibles comme dans le monde physique.
Ces interfaces immersives impliquent et donc responsabilisent et autonomisent davantage les internautes en les incitant progressivement à reconsidérer les lignes mentalement rigidifiées de leur schéma corporel et postural, à questionner davantage leur sensibilité proprioceptive, tant dans les territoires numériques que physiques.
 

Humaniser la médiation numérique

  
Je pense également que ces interfaces immersives pourraient potentiellement réinventer la présence des livres dans l’univers numérique et, en tous cas, renouveler les possibilités d’échanges, de dialogues et de conversations entre les acteurs de l’écosystème de l’édition et de la lecture publique.
Mes recherches s’orientant de plus en plus vers l'étude des nouveaux contextes et médiations numériques de la lecture littéraire, c’est vers ce type d’environnements immersifs que je me tourne, en ce sens qu’ils pourraient je pense permettre l’émergence de véritables hyper-lieux, hybridant territoires physiques et digitaux.
Au projet Bibliosphère hébergé par le Collectif i3Dim et dont l’ambition est de générer de la médiation humaine au cœur des bibliothèques numériques, s’adjoignent différentes autres initiatives, notamment à destination des libraires, ou en vue de l’évangélisation des lecteurs et des vecteurs que sont les centres de documentation et de formation, les bibliothèques, les librairies et autres lieux de diffusion culturelle. Mon offre de conférence-démonstration est consultable en téléchargeant ce simple document PDF de deux pages.
Oserez-vous sauter le pas et passer derrière l’écran pour discuter de tout cela ?
 

5 commentaires:

  1. Intéressant. Et je me demande ce que peut apporter la rematérialisation de la dématérialisation ! ;-) Ce que j'aime avant tout par exemple dans le livre numérique, c'est justement qu'il soit dématérialisé. J'apprécie ça, non seulement, en tant qu'auteur, mais en tant que lecteur. Cependant l'idée de changer les comportements via les avatars est une piste... Peut-être, ta démarche à une longueur d'avance.

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    1. Oui, je pense que nous avons une petite longueur d'avance ;o)
      Pour ce qui est sinon plus précisément du livre numérique dans ce contexte, il ne s'agit pas de le "rematérialiser", mais de réhumaniser sa médiation numérique.
      Potentiellement, des bibliothèques ou des librairies "brick and mortar" pourraient de même sublimer les limites intrinsèques au web, en rendant disponibles leurs sites et blogs sur une interface 3D immersive modélisant leurs espaces physiques. Les échanges "en ligne" en seraient facilités et enrichis. Ceux qui connaissent déjà l'endroit y retrouveraient leurs repères, les autres auraient l'envie de venir le visiter... Quant aux pure-players cela peut effectivement être une solution habile pour apporter aux internautes un substitut au sentiment de familiarité de leur réalité quotidienne... qui est en 3D ! ;o)

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    2. @lebaiserdelamouche :je crois que notre cerveau a besoin d'une représentation matérialisée car il a découvert le monde ainsi, en trois dimensions, et c'est si beau! (parole d'une astigmate qui n'a vu les reliefs pour la première fois de sa vie qu'avec des verres de correction) mais en même temps, des pixels suffisent à le satisfaire car il prend pour vraie cette représentation, tout est là ;-)

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  2. Merci à la Fondation littéraire Fleur de Lys au Québec d'avoir repris ces informations http://fondationlitterairefleurdelys.wordpress.com/2014/01/14/des-bibliotheques-en-trois-dimensions-sur-le-web/

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  3. Pour ce qui est du web certains l'ont défini comme le minitel 2.0 en couleur. Pour sortir les mondes immersifs de leur isolement, j'aurai coutume de dire qu'il en sera ainsi tant que ce sera l'affaire des seuls informaticiens ou des quelques "érudits" en la matière. Pour démocratiser il faudrait sortir de la complexité actuelle de sa mise en oeuvre qui n'a que trop duré.... Déjà bousculer nos fournisseurs d'accès qui multiplient les barrages d'une solution personnelle (qu'ils ne veulent surtout pas c'est leur fond commerce) : pas d'Ip fixe , pas de loopback sur leur box, débit faméliques dans certaines régions. Le contournement des dispositions(volontaires) de nos FAI est un bricolage savant . Il faut donc se lancer dans les serveurs distants qui constituent un nouvel écueil technique avec un coût pas toujours supportable pour beaucoup dans le monde actuel. S'il existe dans le monde des opensims des gens de bonne volonté, cela crée de fait un pouvoir démesuré aux heureux propriétaires des dits serveurs. La place du créateur on le voit, est en bout de ligne. i3dim démontre l'intérêt des mondes immersifs. En regroupant les projets cela donnerait plus de force permettant d'obtenir des exigences.

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