mercredi 15 janvier 2020

RETOUR SUR " EXPO IMMERSIVE IEKO CATNAP"

(cliquez sur les lignes en bleu) 
Nous avions en son temps fait l'annonce de cet nouvelle création collective.


Munis du recul et de photos, nous pouvons désormais aborder le temps des précisions à faire connaître sur les objectifs, les conditions, les ingrédients qui ont valu cette réalisation, ainsi que sur les aléas rencontrés.

Le projet est le fruit de mon partenariat avec ADRET WEB ART.
Sous ce nom, deux artistes, Jacqueline et Jean-Claude Barral, au parcours atypique.

Croisés à l'origine à l'occasion d'échanges entre eux et mon vieux complice Lorenzo Soccavo, chercheur en prospective du livre,  nos chemins complémentaires ne se sont plus séparés depuis, avec pour envie sans cesse renouvelée de mettre en commun nos inspirations et ressources respectives pour créer ensemble... Notamment dans notre fonctionnement avec Jacqueline, je pense que le terme "créer" est à prendre dans son sens le plus littéral : tirer du néant, et vivre ensemble ces instants d’exaltation au moment d'aboutir, chaque fois étonnées de ce que nos apports mutuels nous ont permis d'échaffauder, bien au delà de nos idées de départ.

Nous sommes comme deux aiguilles à tricoter. Sans patron.

La laine peut aussi bien être un(e) artiste du passé (Camille Claudel, Barbara...) ou du présent (Ieko Catnap...), une poésie biographique à leur sujet ou sur leur oeuvre (Denis Morin, poète...), un texte de fiction (Bertrand Runtz : Manger une poire ...) ou de mémoires (Danielle Dussault : Les carnets du 10è Arrondissement...)...
 


Une aiguille (Jacqueline) pour l'idée des scènes à créer, pour concevoir avant enregistrement les interprétations audio des textes par le couple Barral, faire assurer leur masterisation, créer avec talent le design de la communication...






L'autre aiguille (Chéops) pour le build, les contorsions (torsades) afin de trouver les scripts(teurs) d'animations nécessaires, créer en fonction des limites de ses compétences et des possibilités techniques réelles offertes par l'outil Opensimulator, assurer le lien avec les hébergeurs (d'abord la plateforme EVER de l'Université de Strasbourg, puis auprès de "mon" mécène de toujours : Ange Menges...) et la communauté Opensim...

Dans tous les cas, nous nous efforçons d'associer les différents acteurs, de leur donner toute la place pour porter leurs propres créations (écriture, poésie, peinture...) alors que le tricot à l'origine de la transposition numérique va permettre au public de s'immerger davantage dans l'univers respectif de ces artistes...

Nous n'aurions jamais formulé cela ainsi au départ, nous l'avons fait en marchant, Jacqueline et moi, et aujourd'hui nous le constatons...
Ce que nous avons découvert aussi c'est la puissance de l'outil Opensimulateur, dont la présence des avatars donne la clef pour ce sentiment d'immersion. Nous en avons pris conscience également en marchant. Mais cette fois en marchant dans le monde virtuel lui même, c'est à dire en marchant avec nos avatars.

Alors lorsque l'idée a germé de prolonger l'expo Ieko, ce fut dans la suite de la réflexion déjà évoquée ici  (voir à partir du paragaraphe "....Car voir de la 3D sur un écran ce n'est pas s'immerger. C'est rester devant son écran...")

Dans le droit fil de l'esprit du Théâtre-Promenade créé en son temps en France par les Barral et déjà repris dans nos créations successives (à commencer par le spectacle en direct "Au fil de l'eau"...) ou encore de mes méthodes participatives développées professionnellement dans un tout autre secteur d'activité (développement local) le concept nous est apparu naturellement : 

permettre, en cliquant sur les toiles de Ieko, de découvrir une scénarisation en 3D desdites toiles. Pas seulement par le visuel, mais en se promenant dedans, avec des sons, des mots....Ce ne serait pas une illustration car l'abstrait ne saurait en avoir, mais une interprétation arbitraire et orchestrée de plusieurs disciplines et créateurs, inspirée par des toiles de Ieko.
Les musiciens nous les avions déjà bien sûr.
La chef d'orchestre : Jacqueline, la "techno/scénographe" : Chéops, le poète : Denis, le scripteur/codeur d'appoint fut Jeff... Le tout sous l'approbation de Ieko à chacune des étapes, et qui  livra à Denis sept de ses toiles parmi celles de l'expo initiale, afin qu'il puisse y poser sa plume.
Disposant alors de notre matière de base -de nos pelotes pour continuer l'image- nous avons pu commencer notre tricot devenu habituel avec Jacqueline...







 clic sur la toile !...

...et...

Ici le visiteur est invité à cliquer sur les roses de la portée musicale évoquée dans le poème, dont une seule parmi toutes celles qu'il envoie par dessus bord livrera à ses oreilles le poème de Denis Morin, et tandis que marchant sur les notes du clavier de piano, il crée lui-même le fond musical de la scène...

Je ne déflorerai pas ici les autres scènes créées selon le même principe, car la seule manière de ressentir la possibilité d'immersion reste celle qui consiste à venir sur place - mais depuis et sans bouger de chez soi.

Certains jours, vous y trouverez des membres de l'équipe stationnés à l'accueil pour y accueillir et guider les visiteurs, d'autres jours vous vous trouverez seul(e),  mais c'est encore la meilleure façon de vous familiariser et de vous entrainer à utiliser votre avatar avec aisance pour parcourir le chemin tracé pour vos pas.

Et c'est sur ce dernier point quelque peu négatif que je m'attarderai pour ce bilan, car pour avoir déjà reçu une bonne centaine de visiteurs en groupe ou individuellement, tous déjà familiarisés avec Opensimulator, je suis restée médusée par la sous-utilisation qu'ils font de ce merveilleux outil qu'est l'avatar. En un mot, ils ne s'en servent quasiment pas. Or le système qui articule le viewer et la région portée par le serveur vous permet depuis votre machine de multiples actions, postures et interactions avec l'environnement proposé. Il est vrai que les contenus traditionnels des régions ne demandent rarement plus à l'avatar que de marcher ou voler de la façon la plus brouillonne. Il est vrai également que peu de créations artistiques parmi celles proposées tiennent compte des avatars (et donc de vous), en exposant par exemple de gigantesques sculptures dont vos yeux ne feront jamais le tour sauf si vous renoncez à utiliser ceux de l'avatar et tout son corps, et reculez votre caméra au profit d'une image redevenue 2D... Résultat, la plupart des avatars, même après des années, offrent encore le spectacle d'humanoïdes titubants, se cognant dans les murs, ratant les marches et les directions fléchées, ne prêtant aucune attention aux messages destinés à leur faciliter l'expérience.

Il en est pourtant bien autrement dans la vie physique, si l'on observe les visites d'exposition, de musées ou de spectacles vivants ou même dans le métro, les champs de blés et les grands magasins! C'est dire la marge de progrès qu'il reste à effectuer pour nos environnements estimant que de telles compétences sont acquises également et alors même que nous pouvons en utiliser davantage en nous affranchissant de la pesanteur ou des œillères que sont les murs...
Les données que nous livre le compte-visites montre une durée de présence n'excédant parfois pas les 3 minutes alors qu'il en faut une bonne vingtaine pour tout voir selon ce qu'il a été prévu de vous présenter. Ce constat est doublement pénalisant, pour les créateurs bien sûr qui souhaitaient tant partager leur oeuvre collective, et pour les visiteurs qui se sont déplacés pour quasiment rien.

A chaque nouvelle création nous tâchons de simplifier encore davantage les parcours, et nous continuerons à le faire, mais je lance une vraie supplique à tous les avatars du métavers :

"Apprenez à marcher !"

Car rien ne manque pour ce faire, et vous connaîtrez alors bien mieux ce que l'immersion veut dire.

Pour venir, c'est ici.
Pour découvrir préalablement le système et comment prendre en main votre avatar avec le viewer, c'est ici  mais en ce cas, préférez plutôt comme première adresse (le “type region name”) celle de notre point d'accueil :  i3Dim (selon cette casse.)
Vous trouverez un guide sur le sol pour vos pas, des magasins pour vous changer, des tutos (actuellement un peu en chantier pour réactualisations). De là, vous pourrez vous téléporter en cliquant le panneau reconnaissable de l'EXPO IMMERSIVE IEKO CATNAP.


Crédits photos : la plupart et les plus jolies... ;-)   : Alba Rocca 
Merci à Prodyck pour ses vidéos  mentionnées dans le texte.

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